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Raymond Bellour · le spectateur de cinéma: une mémoire unique

Raymond Bellour

January 6, 2011 8:00 pm

The hypothesis is simple, but it also incurs infinite digressions. the projection of a film in a theatre, in the dark, with a specified running time for a more or less communal screening remain the conditions for a unique experience of memory that every other circumstance of viewing affects. This hypothesis assumes that a retrospective stance is taken: it is necessary to evaluate how the image a viewer sees is formed, how it has been able to crystallize while a supposed “death of cinema” has been announced. Everything that has little by little threatened cinema, from the appearance of television to the ubiquitous supremacy of digital coding, will enable us to become fully aware of the uniqueness of the viewer’s personal experience of cinema.

l’hypothèse est simple, mais elle engage aussi des détours infinis : la projection vécue d’un film en salle, dans le noir, le temps prescrit d’une séance plus ou moins collective, reste la condition d’une expérience unique de mémoire, que toute autre situation de vision altère plus ou moins. cette hypothèse suppose une vision rétrospective : il faut évaluer comment une telle image du spectateur s’est formée, comment elle a pu se cristalliser au fur et à mesure qu’une supposée “mort du cinéma” a été annoncée. tout ce qui a peu à peu menacé le cinéma – de l’apparition de la télévision  au régne universel du codage numérique – aura permis de prendre pleinement conscience du caractère unique de l’expérience propre au spectateur de cinéma.